Forêts françaises : stoppons les critiques infondées !

Les voix qui s’élèvent contre la gestion des forêts françaises trouvent des relais de plus en plus importants dans l’opinion. Certains militants écologistes dénoncent un « carnage dans nos forêts ».

Fransylva constate que cette forte médiatisation jouant sur les émotions, pénalise le secteur forestier pourtant reconnu comme essentiel à l’heure où la société s’oriente vers une économie décarbonée et des modes de consommation plus respectueux de l’environnement.

Pour contrebalancer ce dogmatisme, prenons le temps d’écouter aussi les forestiers, ceux qui s’engagent pour gérer durablement les forêts françaises.
A quoi sert un forestier ?
Il assure le renouvellement des peuplements, essentiel pour capter le carbone et maintenir les forêts françaises en bonne santé. Il préserve la biodiversité et l’équilibre général de la forêt. Couper des arbres fait partie intégrante de cet entretien. Et si certain s’en offusquent parfois (la gestion forestière peut modifier les paysages), il est important de rappeler que sans récolte, on peut faire une croix sur le matériau bois et la protection contre l’incendie. Mais encore, pas de renouvellement pourtant nécessaire à l’heure du changement climatique, et pour qu’un arbre vieillisse il faut bien l’avoir planté ou avoir favorisé sa régénération en laissant entrer la lumière.
Le forestier, n’est-il finalement animé que par l’appât du gain ?
Le forestier vend le bois qu’il récolte. Le revenu obtenu sert à entretenir la forêt : régénérer, planter, élaguer, etc. Tout cela demande des investissements nombreux, conséquents, et avec des risques. Le forestier endosse une lourde responsabilité, avec une rentabilité parfois relative, qui se « mérite ». La temporalité longue de la forêt (un arbre met en moyenne 80 ans à pousser, soit deux générations), implique pour le forestier un enjeu de transmission, tel le maillon d’une longue chaine… Il doit transmettre son patrimoine aux générations à venir, car il récolte le fruit des générations précédentes et investit pour les générations suivantes.
La forêt française est-elle victime de déforestation ?
Arrêtons de croire que nous sommes menacés de « déforestation » en France métropolitaine. Encadrée par la réglementation française, une des plus stricte au monde (avec le code forestier et les documents de gestion durable), la gestion forestière permet de récolter du bois et de l’utiliser pour se loger, se chauffer, emballer nos denrées, et bien plus encore. En revanche la déforestation importée existe !

Quand nous ne gérons pas suffisamment nos forêts et n’organisons pas les circuits pour consommer du bois localement, nous favorisons la déforestation en important du bois issu de forêts moins réglementées.
Grâce à la bonne gestion des forêts françaises, nous créons de l’emploi en France, nous rendons des services à la planète (carbone, eau, biodiversité) et surtout nous produisons du bois, matériau noble, renouvelable et aux multiples usages (construction, emballage, papier, etc.). N’oublions pas cette réalité qui tend à être totalement occultée par un discours idéologique qui rêverait de mettre nos forêts françaises… sous cloche.

Nous sommes propriétaires forestiers, engagés à travers Fransylva qui réunit un réseau de bénévoles au service de la gestion durable des forêts privées. Nous venons d’horizons différents, et nos forêts ne se ressemblent pas d’un territoire à l’autre mais nous sommes réunis par une passion forestière commune, un sens des responsabilités et de l’intérêt général.

Communiqué de Fransylva … La totalité des présidents départementaux ont signé cette tribune

A propos de Fransylva
Fransylva, la Fédération nationale des syndicats des forestiers privés de France représente les 3,5 millions de propriétaires et regroupe : 15 unions régionales, 73 syndicats départementaux ou interdépartementaux en métropole et 3 structures dans les DOM (Martinique, Guadeloupe, Réunion), soit plus de 50 000 adhérents (pour environ 1/4 de la surface des forêts privées).

Elle représente les sylviculteurs auprès des pouvoirs publics français et européens, des partenaires de la filière forêt bois et des organismes non gouvernementaux impliqués dans la filière forestière. Elle informe les propriétaires forestiers sur les questions politiques, juridiques, environnementales et économiques. Elle leur donne ainsi les moyens de gérer leur forêt en acteurs économiques responsables avec sérénité et les incite à s’engager dans une gestion durable de leur forêt.

Gilbert Precz

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